L’association française de lutte antirhumatismale (AFLAR) et la Fondation Arthrose (Belgique) sont deux associations réalisant des enquêtes sur les personnes souffrant d’arthrose, afin de mieux comprendre leur état de santé. Après avoir réalisé une large enquête en 2013, ces deux associations ont souhaité réévaluer le ressenti des patients arthrosiques. Ils ont donc interrogé près de 3 500 individus sur les thématiques suivantes : données démographiques et socio-économiques, histoire de la maladie, activité physique, croyances sur l’arthrose ou encore incidence sur le quotidien et les besoins. Quelles sont les grandes conclusions tirées après cette enquête ?
Les effets psychologiques de l’arthrose :
L’arthrose a un fort impact sur le moral, comme le stipulent plus de 80% des personnes interrogées. Cette maladie joue fortement sur l’humeur, mais aussi sur l’image de soi et la vie de couple qui est fortement détériorée. Nous pouvons constater que ces données sont extrêmement proches des chiffres obtenus en 2013 sur les mêmes thématiques, ce qui démontre un manque d’investissement dans les recherches dédiées à cette maladie. La majorité des patients consultent d’ailleurs un médecin mais seulement 27% se sentent soutenus par celui-ci au quotidien.
La pandémie du covid-19 n’a pas eu d’effet considérable sur le ressenti des patients, excepté pendant le confinement strict (mars-juin 2020). En effet, les personnes interrogées ont déclaré plus de « douleur », « inconfort articulaire » et baisse de « moral ». Cela s’explique notamment par un mode de vie changeant : moins d’activité physique, habitudes alimentaires différentes pouvant entrainer une prise de poids, moins de contacts sociaux et plus de stress professionnel et familial.
Activité physique et alimentation :
Les patients arthrosiques sont globalement convaincus qu’une activité physique régulière permet de traiter l’arthrose mais moins de la moitié pratiquent une activité physique quotidienne. En revanche, 64,2% des interrogés sont persuadés que le surpoids est l’un des principaux déclencheurs de l’arthrose et 62% avaient donc modifié leur alimentation dans les 5 ans avant l’enquête. On en conclut donc que les personnes souffrant de douleurs articulaires sont plus en mesure de changer d’alimentation, plutôt que de pratiquer une activité physique.
Le principal besoin des patients est le soulagement des douleurs, suivi par une meilleure information sur l’arthrose et une augmentation de leur mobilité. En ce qui concerne les informations, les participants sont intéressés par les différents traitements, les professionnels de santé qui prennent en charge l’arthrose ou encore la maladie en général.
Pour conclure, les ressentis, attentes et besoins n’ont que très peu évolué depuis 2013. Les individus souffrent toujours autant de l’arthrose, dans un premier temps d’un point de vue physique mais aussi d’un point de vue moral. La pandémie du covid-19 n’a rien changé et les patients arthrosiques souhaitent plus d’accompagnement et d’informations.
L’enquête entière : https://www.aflar.org/2022/02/02/resultats-de-lenquete-stop-arthrose-2021/