Rédacteur : Dr Lellouche, rhumatologue à l’Institut de Rhumatologie interventionnelle Paris
Arthrose : causes, symptômes, traitements
L'épidémiologie
L’arthrose est une pathologie extrêmement fréquente. On dénombre environ 25 millions de personnes concernées en France. La prévalence de la gonarthrose est d’environ 10 % de la population caucasienne de 60 ans en moyenne et peut aller jusqu’à 30 % après 85 ans.
Si plus de 70 % des arthroses sont localisées au rachis, le genou est une des localisations articulaires les plus invalidantes et la plus fréquente après les petites articulations des doigts.
les causes, symptômes et diagnostic
L’arthrose est une maladie souvent familiale, aggravée par une hyper utilisation des articulations (microtraumatismes répétés) ou des antécédents traumatiques ayant pu laisser en place une déformation.
On sait aujourd’hui que l’arthrose entre dans le cadre d’une maladie générale comprenant des troubles métaboliques comme une surcharge pondérale, une hypercholestérolémie et des troubles circulatoires.
La douleur est au centre de la plainte du patient puis apparaît le handicap, voire les déformations. Une imagerie simple comme des radiographies suffit le plus souvent pour poser le diagnostic. Dans les formes toutes débutantes une IRM ou un arthroscanner peuvent compléter le bilan d’imagerie.
Les traitements médicamenteux et les compléments alimentaires
La prise en charge médicamenteuse repose sur l’utilisation d’antalgiques simples, comme le paracétamol, à la demande et au cours des poussées inflammatoires. La prise d’un anti-inflammatoire non stéroïdien est possible en l’absence de contre-indication, mais ne permet que de passer un cap douloureux.
La prise de compléments alimentaires permet une prise en charge régulière avec comme buts une économie des traitements agressifs et la diminution de la fréquence des crises douloureuses.
la prise en charge physique
C’est le cœur du traitement ; elle comprend un contrôle de la douleur et l’aide à la mobilisation. Une genouillère de maintien peut-être proposée en période douloureuse, ainsi que l’utilisation d’une canne. Des semelles orthopédiques peuvent permettre la correction de l’appui du pied ou la compensation d’un déséquilibre du bassin. De même, la kinésithérapie, avec rééducation stabilisation à la marche et renforcement musculaire, fait partie de l’arsenal thérapeutique. La prescription d’une cure thermale peut également être envisagée.
Les traitements locaux
Les applications d’anti-inflammatoires transcutanés peuvent suffire à contrôler une douleur.
Les injections intra articulaires peuvent être utilisées dans deux situations : en cas de poussée inflammatoire souvent avec gonflement du genou et épanchement on peut proposer une infiltration de corticoïdes en l’absence de contre-indications. En cas de gonarthroses rebelles au traitement médical simple et en l’absence d’une dégradation articulaire majeure on peut compléter le traitement par des injections d’acide hyaluroniques dans l’articulation dans le cadre d’une viscosupplémentation
le contrôle des facteurs de risque
La surcharge pondérale doit être corrigée et les conseils de pratique d’activités physiques régulières de marche ou de sport sont incontournables. Les anomalies biologiques comme l’hypertriglycéridémie ou le diabète doivent être corrigées.
La chirurgie
Au bout du traitement médical, la chirurgie peut être une correction de l’axe des jambes par ostéotomie (correction des déformations) chez les sujets de moins de 60 ans.
Le remplacement des surfaces cartilagineuses dégradées par une prothèse unicompartimentale ou par une prothèse totale de genou est une solution thérapeutique réservée au sujet âgé qui permet de retrouver une antalgie et une mobilité quasi complètes.